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SOCIÉTÉS SAVANTES SOCIÉTÉ D'AGRICULTURE, HISTOIRE NATURELLE ET A R T S UTILES DE LYON. — Séance du 7 juillet 1882. — Présidence de M. Rappet, vice-président. — La Société ayant reçu avis qu'une somme de 2.000 fr. est mise à sa disposition par le ministère de l'agriculture, pour être offerte en primes aux améliorations agricoles, horticoles, séricicoles, viticoles et à la diffusion de l'enseignement agricole, la commission des primes est immédiatement convoquée, pour la pré- paration du programme du concours. M. Cornevin fait une communication sur la méthode de vaccination charbon- neuse qu'il a inaugurée, en collaboration avec M. Arloing, à la suite de leurs recherches communes sur le charbon symptomatique. On sait que M. Pasteur injecte dans les tissus un virus atténué par la culture, dans un liquide spécial. MM. Arloing et Cornevin injectent dans le torrent circulatoire les spores du microbe charbonneux, après en avoir gradué la virulence par l'action de la chaleur. Le virus frais, soumisà une rapide dessiccation qui prévient la formation de l'agent septicemique, donne une poudre solide remplie de spores que l'on soumet ensuite, pendant six heures, à une température comprise entre 84° et 110°. Au-dessous de 85° la virulence reste intacte, au-dessus de 110° elle est détruite. On a donc une échelle de plus de 20° pour graduer l'énergie du vaccin. La vaccination doit se faire en deux fois en quinze jours d'intervalle, d'abord avec le vaccin aussi atténué que possible et qui est sans danger, ensuite avec le vaccin le moins atténué, c'est-à -dire celui qui a supporté pendant six heures la température de 85°. La vaccination n'est efficace qu'autant qu'on peut constater un léger mouvement fébrile qui se manifeste par une élévation de tempé- rature de 0°,3 à 1°; si cet effet se produit après la première injection, il ne se renouvelle pas après la seconde. Dans tous les cas, il est prudent de consulter les indications du thermomètre. L'opération doit être faite avec les plus grandes précautions pour éviter tout contact de l'instrument injecteur avec les tissus, attendu que l'inoculation par les tissus est nécessairement mortelle. M. Fontannes donne lecture d'un mémoire qu'il intitule: Résumé de quelques observations et découvertes faites dans les terrains tertiaires et quaternaires du bas Dauphiné. M. Fontannes communique à la Société les observations et découvertes qu'il vient de faire pendant une campagne de deux mois, consacrée à l'étude stratigra- phique et au tracé des terrains tertiaires et quaternaires des carrés de Saint- Etienne et d'Orange. Ces résultats confirment pleinement la classification qu'il a proposée dans ses derniers travaux et qu'il a eu la satisfaction de voir adopter par le service de la carte géologique détaillée de la France, après une tournée faite en commun avec ses collaborateurs les plus compétents. Sur le carré de Saint-Ktienne, il signale l'importance du pliocène marin, dont il a découvert de nombreux affleurements et qui est particulièrement développé