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été trouvé en même temps ; c'était une masse de plomb pesant
quarante-deux livres,
   En février 1766, le Prévôt des marchands fit remettre à l'Aca-
démie la jambe d'un cheval en bronze * qui venait d'être trouvée
dans la Saône, non loin du même monastère de Sainte-Glaire dontje
viens de parler. Cet objet, des plus remarquables, et que possède
aussi le Musée de Lyon, fut soumis à l'examen de M. de La Tou-
rette, de l'abbé Pernetti et de l'architecte Delorme. On sait toutes
les conjectures que l'on fit alors sur la statue équestre à laquelle
cette jambe a dû appartenir. On l'attribua surtout à Tibérius An-
tistius, chevalier romain, auquel les trois provinces de la Gaule
auraient fait ériger une statue équestre. On se fondait sur une
inscription trouvée dans la rue Luzerne, mais mal lue par le
P. Ménestrier et Saint-Aubin, et rectifiée par Gruter. Du reste,
toutes les dissertations qu'on fit alors sur cette jambe de cheval
 avaient une base fausse. On croyait que le temple ou autel d'Au-
guste avait été élevé au lieu où se trouve aujourd'hui Ainay, tan-
dis qu'il est certain maintenant que ce monument avait été con-
struit non loin des Terreaux.
   En 1778, on voit encore l'Académie s'occuper de cette jambe de
cheval. M. de laTourrette lui en fit présent ; il la tenait de M. delà
Verpillière, Prévôt des marchands. M. de la Tourette mit à son
présent la condition que, « si le reste du monument était retrouvé
et replacé dans un lieu public, l'Académie s'empresserait, pour cet
effet, de céder ce fragment considérable, et que si les autres par-
ties étaient enlevées à la ville de Lyon, ou par vente ou autre-

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     Quand on étudie nos collections antiques du Palais Saint-Pierre, on est vraiment
surpris d'y rencontrer si peu de débris de statues de l'époque gallo-romaine ayant
appartenu à l'ancien Lugdunum, alors qu'il s'en est tant trouvé à Vienne et à Sainte-
Colombe, l'un de ses faubourgs. « A-t-on jamais découvert dans notre ville, » se
demande avec justesse, M. Vachez, avocat, dans sa Notice sur l'Exposition,            ré-
trospective de 1877, à Lyon, «des statues comparables aux deux Enfants à Voiseau,
à la Tête de faune, à la Levrette couchée et enfin à cette belle Latone lavant ses
enfants dans le Xanthe, trouvée il y a quelques années sur l'emplacement du Palais
du Miroir, à Sainte-Colombe?Faut-il attribuer cette disparution complète des œuvres
de sculpture dans notre ville au terrible incendie rapporté par Sénéque ou à la des-
truction de tous nos monuments par Septime-Sévère? Cela est probable, car l'invasion
des peuples barbares n'a pas dû plus épargner Vienne que Lyon. Quoi qu'il en soit,
cette différence entre les deux cités voisines, qui atteignirent l'une et l'autre un haut
degré de splendeur, n'en est pas moins un fait à noter. »