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              MAINE DE BIRAN


   De la psychologie du P . Gratry nous n'avons guère pu retenir
qu'une grande et admirable vérité qui doit, selon nous, être une
des bases nouvelles de la science, c'est que l'âme possède un
double sens pour communiquer d'un côté avec le monde physique,
et de l'autre avec le monde métaphysique ou divin. Nous ne relè-
verons non plus dans les écrits philosophiques de Maine de Biran
qu'une seule vérité de la plus haute importance aussi, capitale non
moins que l'autre, et qui, alliée à celle-ci, donnerait peut-être
la plus grande partie du plan définitif de la psychologie.
   Cette vérité que Descartes avait aperçue, mais qu'il n'avait
saisie qu'imparfaitement, parce que, d'une part, sa métaphysique
avait abusé du principe de l'efficace divin, et parce que, d'un autre
côté, sa définition des deux substances corporelle et spirituelle lui
avait trop fait limiter l'âme au rôle d'une substance pensante,
cette vérité qui a exercé, nous l'avons vu, un grand empire sur
Cousin, mais que ce philosophe n'a admise qu'à demi et dans un
trop vague énoncé, c'est que la volonté constitue, au sens strict
du mot, l'unique faculté de l'âme;
   Il y a, nous devons bien le reconnaître* dans l'œuvre philoso-
phique de Maine de Biranj un défaut de suite) un état inconsis -
tant, une absence d'harmonie, une disparate successive d'opinions*
plus marqués peut-être qu'on ne le rencontre chez aucun philo-
sophe. Parti de la philosophie de Condillac, Maine de Biran n'a