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118                       LA REVUE LYONNAISE
officiants, par des prescriptions formelles: elle doit avoir un sens
bien déterminé, et cela n'est possible qu'avec le respect des tradi-
tions locales et la répression des nouveautés. En cela, comme dans
la liturgie, le diocèse de Lyon constituait une exception remar-
quable; je l'avais indiqué dans un essai précédent, en disant :
   « La sonnerie à Lyon, a un caractère approprié à ce qu'elle
annonce, dolente pour les offices mortuaires, majestueuse pour
les. fêtes majeures, gaie pour les circonstances ou l'Eglise se
réjouit, etc. »
   M. Joseph Bard avait avancé que S. E. le cardinal de Bonald
était dans l'intention de changer la sonnerie lyonnaise, sous le pré-
texte qu'elle ressemblait aune sonnerie de campagne. Malgré l'au-
torité de M. Bard, je crois que Mgr de Bonald était trop instruit,
d'un goût trop délicat, et trop en garde contre les opinions indé-
cises de notre époque pour y avoir même songé, et en supposant
de sa part l'envie de faire une concession aux modes nouvelles, il
eût été retenu par la crainte de contrister les fidèles de son dio-
cèse. Au reste, la sonnerie et les lois qui pourraient la régir
étaient du ressort du chapitre, de même que le soin de maintenir la
liturgie.
   Des trois églises composant la primatiale, avant la révolution,
celle de Saint-Jean avait seule des cloches ; il n'y en avait ni à
Sainte-Croix ni à Saint-Etienne, et leur clergé s'adressait au
doyen du chapitre lorsqu'il avait besoin de les employer *.
   On lit dans un récit du passage des esclaves rachetés à Alger par
les RR. PP. de la Merci (Lyon, 12 septembre 1785} qu'à l'entrée de
la procession à la Primatiale « la grosse cloche sonnoit, d'après les
ordres de MM. les chanoines de l'église, comtes de Lyon ».
   La bibliothèque de Lyon possède un curieux manuscrit venant
de la collection de M. Coste, sur ce point du cérémonial, sur le
luminaire employé dans l'église2, et sur d'autres sujets. Ce ma-
nuscrit a pour titre : Ordre observé en l'église de Lyon pour la

  i Voir le mémoire pour les comtes de Lyon, contre les Custodes de Sainte-
Croix-, 1746.
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    Le luminaire aussi a été modifié depuis la révolution, par la force des choses, et
dans ces derniers temps par un zèle fort louable au fond, mais empreint de l'amour
des futilités et de la recherche de l'effet théâtral.