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94                   LA R E V U E LYONNAISE
en exceptant des gages les outils des ouvriers ou laboureurs ;
on les soumit à la juridiction consulaire messine pour toutes leurs
contestations avec des chrétiens, et on leur réserva la liberté de
se pourvoir, entre eux, devant leur rabbin et les chefs de leur
communauté, en toutes les matières qui touchaient à leurs cou-
tumes, leur s cérémonies,leur police, leur religion. En Lorraine,enfin,
cent quatre-vingts familles juives furent autorisées, en 1721, à ré-
sider dans cette province, à y commercer et à y exercer leur culte, à
la condition de n'y faire ni bruit ni scandale et de s'établir dans dos
quartiers ou lieux isolés, hors du contact des catholiques. Un édit
de 1728 leur permit de souscrire des lettres de change et des
billets à ordre, mais déclara nuls tous les actes sous-seings privés
qui seraient faits avec des juifs pour prêt d'argent, vente de mar-
chandises ou autre engagement. Il interdit de plus aux Israélites
domiciliés dans le duché de faire l'usure à l'égard des chrétiens
sous peine de la perte de leurs créances et d'une amende de
 500 livres. Mais, en 1753, un arrêt du conseil leur rendit la li-
berté de contracter sous signatures privées avec d'autres per-
sonnes que leurs coreligionnaires, et les autorisa à former une
seule communauté administrée par des syndics désignés par le
 souverain. Ce fut le dernier régime appliqué aux juifs de l'est
avant la Révolution de 1789,

                                         HENRI    BEAUNE.