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LA GLOIRE ET LE POÈTE « Vous étés donc ce Virgile, dont la voix immortelle retentit à travers les siècles ! » (DANTE. — V Enfer.) I Que ton mâle désir, que ton pur sentiment Sur nos chemins obscurs brillent incessamment, 0 fille du génie ! Que ton frisson divin nous pousse à l'actior, Et du cœur nous arrache une vibration D'éternelle harmonie ! Que ton laurier, ô Gloire, avant tout soit aimé! Que ton secret tourment en nous soit allumé Pour ne jamais s'éteindre! Nous garderons ainsi la jeunesse toujours, Et les regrets cachés sous le déclin des jours Ne pourront nous atteindre. Nous vieillirons, les yeux tournés vers ton flambeau Et quand la mort viendra nous ouvrir le tombeau, Nous bénirons la vie : Et nous retournerons la tète, avec fierté, Vers la route du Bien qu'à ta noble clarté Nos pas auront suivie !