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                   LES A R T I S T E S LYONNAIS                  53
doivent attaquer. Ce petit tableau, quoique un peu léché, est d'un
excellent effet.
    Il est véritablement fâcheux que M. Bail qui peint avec tant
 de goût, tant d'habileté les détails d'un intérieur, qui choisit et
 rend si bien les accessoires, ne donne pas un peu plus de vie à
ses personnages. Sauf ce reproche qui a son importance, l'Au-
 berge en Normandie et l'intérieur de tisserand à Veules sont
 dignes de leur auteur.
   M. Sicard aime à rendre les scènes dont la rue est le théâtre.
Il est observateur et traduit ce qu'il voit avec une exactitude qui
ne tombe jamais dans le réalisme, ce dont il faut le féliciter. Un
accident nous montre un cheval de fiacre qui s'est abattu sur la
neige ; autour, le cocher, des badauds s'empressent pour le re-
lever. Des voyageurs sortent de- la voiture chargée de malles, et
un gardien de la paix contemple philosophiquement cette petite
scène sur laquelle il est évidemment blasé. L'esprit et le sentiment
du pittoresque ont présidé à la composition du groupe,
   M. Gustave Allemand a très justement obtenu une mention ho-
norable pour Novembre dans le bois de Mézieu (Isère). Ce
tableau où se révèle une grande intelligence de la nature, que
j'ai déjà constatée l'an passé, marque un progrès sensible dans
l'exécution. M. Allemand tient à honneur de se montrer digne du
nom qu'il porte, nom cher à tous les amis de l'art.
   Dans les environs de Carquèranne, près d'Eyères, M. Appian
montre les qualités de paysagiste que tout le monde connaît et
apprécie. Je me permettrai seulement de regretter que ce tableau,
d'ailleurs d'une facture excellente, n'ait pas cet aspect riant qui
est un des plus grands charmes du littoral de la Méditerranée en
Provence.
   M. Paul Flandrin expose un Chemin creux aux environs de
Montmorency et Vue prise des hauteurs de Sèvres, près Paris.
Il y a toujours un peu de convenu dans les paysages de M. Paul
Flandrin, ce qui n'empêche pas que ceux qu'il expose cette année
 ont un mérite de premier ordre. Je me suis arrêté de préférence
 devant le premier dont l'effet d'ensemble m'a paru particulière-
 ment heureux. La récolte des pommes de terre, de M. Beauverie,
 est une toile excellente, poétiquement éclairée par la douce