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54                   LA R E V U E LYONNAISE
lumière du crépuscule. Les personnages disséminés çà et là sont
très heureusement placés et traités. La matinée brumeuse sur
l'Oise est également digne d'attirer les regards des connaisseurs.
La manière de M. Beauverie est toujours simple et vraie et ses
ouvrages sont de ceux qui gagnent à être vus et revus.
   J'en dirai autant de M. Beyle, qui lui aussi joint à l'exactitude
la sobriété et le goût. M. Beyle nous conduit encore cette année aux
bords de la mer avec les, pêcheries de Dieppe.—         Marée basse
eïpêcheurs de crabes, — Dieppe. Dans ce second tableau nous
retrouvons un type déjeune femme blonde, au teint tant soit peu
hâlé, que M. Beyle affectionne évidemment. Mais comme le type
est joli, nous ne nous plaindrons pas. M. Beyle accentue un peu
trop le détail dans les derniers plans.
   En vérité, si M. Aimé Perret a vu les Bourguignons qu'il nous
montre dans les Vendanges de Bourgogne,            il aurait bien pu
prendre la peine d'en chercher d'autres, car ils sont forts laids et
frisent tant soit peu la caricature. Le type de nos paysans n'est pas
ridicule et M. Perret le sait aussi bien que qui que ce soit; je n'en
veux pour preuve que son Semeur de l'année passée. La physio-
nomie rustique n'est nullement l'air grotesque ou hébété. Cela dit,
je me hâte de rendre justice aux qualités que l'on a toujours appré-
ciées chez M. Perret, une pâte abondante, des tons justes et francs
et une véritable science de la composition.
   Le facteur rural, du même artiste, est un tableau d'une excel-
lente venue.
   Le paysage de M. Lajard, les bords de la Loire, est d'un effet
très heureux. Cette jolie toile nous transporte tout à fait dans ce
riant et gracieux pays qui est comme le-cœur de la France.
   Les Raisins d'Espagne, de Mmo Villebesseix, sont d'un ton
chaud et agréable et d'une bonne facture. On reconnaît en quel-
que sorte sur eux la trace des rayons du soleil qui les a dorés.
J'aime moins le soulier de Noël, mais ce dernier tableau se trouve
si mal placé et sous un si mauvais jour qu'il n'est guère possible
d'en parler en connaissance de cause.
   La réputation des Lyonnais comme peintres de fleurs se soutient
toujours. La moisson de mai, de MmB Puyroche-Wagner ; le Banc
aux roses; — effets du malin, par M. Cornillon, sont des toiles