Pour une meilleure navigation sur le site, activez javascript.
page suivante »
                                LES

         ARTISTES LYONNAIS
                  A SALON DE PARIS EN 1882
                   U




   Il n'y a qu'une voix pour reconnaître que le Salon de cette
année est excellent, et personne ne me démentira si j'ajoute que
les artistes lyonnais contribuent pour une large part à cette bonne
impression que le visiteur emporte du palais des Champs-Elysées.
Je voudrais m'en tenir à cette courte entrée en matière et passer
sans autre préambule à l'étude des œuvres dont j'ai à entretenir
les lecteurs de la Revue lyonnaise ; mais je ne saurais, malgré ce
que je viens de dire, passer sous silence une réflexion qui m'est
inspirée, je me hâte d'en convenir, moins par ce que j'ai vu que
par ce que j'appréhende de voir un jour. La mission de la critique
est tout aussi bien d'apprécier les œuvres sérieuses que de signaler
les tendances qui lui paraissent regrettables.
   Il est évident que nombre de nos peintres sont en proie au désir
de faire vrai avant tout. Cette préoccupation serait assurément
digne d'éloges, si on ne savait que trop bien ce qui se cache sous
ce mot. Les chefs de la nouvelle école qui se piquent, un peu
présomptueusement peut-être, de tout renouveler en art, ont eu,
c'est la règle, des disciples, qui ont surtout copié et exagéré leurs
défauts, et la recherche exclusive du vrai a amené la reproduc-
tion de ce qu'il y a de plus grossier et de plus vil. On met en
lumière, comme à plaisir, les côtés abjects ou disgracieux d'un