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UNE CHANSON DE REVOIE 25 il se retira à Paris, et y mourut en 1842, survivant à sa re- nommée. Ses dernières œuvres sont bien inférieures aux pre- mières. Il était arrivé, et le démon de l'art ne le tourmentait plus. Le Musée de Lyon possède de cet artiste le Tournoi de Rennes, tableau intéressant et curieux, mais d'une froideur étrange. Les nombreux personnages qui caracolent en somptueux attirail sur cette toile y sont comme Agés. On dirait une tapisserie à person- nages, fraîchement tissée, et ce n'est pas à un tel résultat que doit viser l'effort de l'artiste. Ses autres tableaux les plus connus sont disséminés à Paris et en province. La convalescence de Bayard, Marie Stuart allant à la mort, l'anneau de_ Charles-Quint, François Ier ar- mant chevalier son petit-fils François II portent tous l'empreinte du goût passionné de cet artiste pour la chevalerie et la Renais - sance. Ses préoccupations et ses tendances d'esprit luiavaient fait saluer avec enthousiasme les prémices du mouvement romantique de 1830. Il composa vers cette époque la chanson que nous commu- nique M. L. Morel de Voleine. Elle est inédite, ou du moins fort peu connue, et ne déparerait pas une page des poésies fa- meuses et apocryphes de Clotilde de Vallon-Chalys, dame de Surville. . R.DEG. ASSAUT DU GASTELLET D'AMOUR — CHANT MAROTJQUE — Trois chevaliers, fine fleur de vaillance, Du bon roi Jean, ayant quitté la cour, Sont départis des rivages de France Pour conquêter le Castellet d'Amour. A peine ont-ils cinglé devers Gythère, Qu'un doux Zéphir, propice à leur effort, En s'ébattant pousse leur nef légère Jusques au port.