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                                •U N E


         CHANSON DE REVOIL
                        PEINTRE LYONNAIS




    L'école de peinture lyonnaise, qui a eu son heure de gloire, se
caractérisait par des qualités et des défauts, dont la plus brillante
incarnation a été Bonnefond, avec son tempérament de coloriste
 sanguin, et la plus savante, Revoil, dessinateur correct et large
 à la fois, patient dans le détail, fixé avec une précision rigide, in-
génieux et habile dans la composition de ses œuvres.
    Le peintre David avait coutume de dire de cet artiste, son
ancien élève, devenu professeur de peinture à l'école de dessin de
Lyon, créée par un décret de Napoléon Ier daté du camp de Var-
sovie, en 1807, que Revoil « apprendrait la couleur par le dessin ».
    Mais si David fut parfois un coloriste puissant — l'image
effrayante de réalisme d'une Tricoteuse de la Convention, que
possède le Musée de Lyon, en est la preuve, — beaucoup de ses
 élèves lui ont emprunté la' couleur terne et grise de l'Enlève-
ment des Sabines. Revoil fut du nombre. Né à Lyon, dans
une condition modeste, il commença à dessiner avec Grognard à
l'École Centrale, en 1788, à douze ans.
    Puis dessinateur en papiers peints, il gagna modestement sa vie
jusqu'à l'âge de dix-neuf ans, où, n'y tenant plus, il partit pour
Paris, où David tenait sans concurrents le sceptre de la peinture
au milieu des terreurs et des horreurs de cette époque néfaste.
    Plus tard, Revoil revint à Lyon comme professeur, et y eut
 une longue et honorable carrière. Après la Révolution de juillet,