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               CHRONIQUE LOCALE

     Nous venons d'être témoins d'un prodige, un vrai prodige,
  et non point entre quatre murs, mais en présence d'un peu-
 ple immense aussi ému qu'émerveillé.
     Ces jours derniers, Lyon a de nouveau ouvert ses portes
 aux étrangers ; il les a conviés à une fête, il leur a offert
 exposition chevaline, exposition agricole, exposition horti-
 cole, distribution des récompenses avec musique et feu d'ar-
 tifice e t . . . il n'a pas plu.
    Le fait a paru si extraordinaire qu'il a été signalé par tous
 les journaux.
    On ne sait à quoi attribuer un pareil changement dans
 les coutumes de la cité.
    Le Concours régional, ouvert le 2 juin, a eu un très-grand
 succès : machines nombreuses, utiles et curieuses, animaux
 convenables, emplacements bien choisis, très-bonne instal-
 lation, il y en avait assez pour attirer et satisfaire les
 amateurs.
    L'Exposition horticole, ouverte un peu plus tard, a été
très-visitée, et c'est avec raison, car elle avait de quoi séduire
les yeux des dames, des artistes et des jardiniers.
    Le Concours hippique de Bellecour a donné lieu à des
péripéties émouvantes. De très-beaux chevaux, de bons trot-
teurs, des sauteurs, des coureurs, d'excellents cavaliers ont
été, chaque jour, applaudis par les fins connaisseurs de la
ville et des environs.
    Du reste, tout s'est admirablement passé. Aux courses
de chevaux à Bellecour, peu d'accidents ; aux concours de
Perrache, entre les constructeurs de charrues et de moulins,
la fraternité la plus complète n'a cessé de régner ; sous le
pavillon de Flore, qui avait remplacé la statue équestre de
M. deNiewerkerke, les jardiniers, parleurs collections rian-
tes, leur bouquets embaumés, leurs plantes aussi belles que
variées, et surtout par leur accord parfait, nous rappelaient
tout à fait les jardins du primitif Eden.
    A propos d'kden, l'autre jour, à l'Exposition rétrospective,
une fille d'Eve, une de ces curieuses qui n'hésiteraient pas
à porter la main sur le fruit de l'arbre du bien et du mal,
histoire de savoir ce qui en est, a touché de son ombrelle,
sans do