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464 MON AMI GABRIEL union, avait voulu redevenir aux yeux du monde Nelly de Sérona, nom harmonieux qui rappelait une douce et heureuse jeunesse. — Voulez-vous me présenter à elle ? dit le jeune homme avec un mouvement involontaire, après avoir écouté attentivement son interlocutrice. — C'est inutile, reprit celle-ci; elle vous connaît déjà . — Elle ? — Oui ; avant-hier, quand nous vous avons rencon- tré à cheval, nous avons parlé de vous. — Ah? — Vous plait-elle ? — Beaucoup. — Voulez-vous un bon conseil, mon ami ? — Sans l'obligation de le suivre ? — Sans doute. Si la situation de Mme de Sérona vous émouvait plus que de raison, vous feriez bien de repartir pour l'Algérie. — Pourquoi voudrioz-vous me renvoyer si loin quand je suis si bien ici ? Si vous refusez de me présenter, je ne cours aucun danger. — Eh bien ! Voilà un autre conseil que vous sui- vrez. Mm* de Sérona m'a prévenue qu'elle rentrerait de bonne heure ; je ne puis donc vous rendre le service que vous me demandez : mais cherchez mon mari, qui n'est pas obligé de savoir ce qu'elle m'a dit, et priez-le de vous présenter. — Mille remerciements ! reprit gaiement le substitut. M. Delprat qui était un ami de M.Grésard, avait ac- cueilli très-cordialement Gabriel à son arrivée à Salins. — Très-volontiers ! répondit-il à la demande du jeune homme. Où est-elle ? — Là -bas près d'un arbre.