Pour une meilleure navigation sur le site, activez javascript.
page suivante »
420                           MINIMES
rendirent muette la cloche qui en était l'innocente
cause (1). La malheureuse condamnée subit une bien
triste déchéance; désormais employée comme timbre de
l'horloge, elle fut privée de corde et de battant ; un vul-
gaire marteau la frappa seul de ses coups monotones pour
en tirer les sons réguliers qui marquent les heures.
   Et le puissant et illustre Chapitre ne se tint pas satis-
fait, tant que par une déclaration en forme et signée de
tous les membres du couvent, il n'eût pas reçu l'assurance
qu'aucune contravention ne serait faite à la sentence de
la sénéchaussée. C'est d'une prudence égale à la rigueur
qu'il avait déployée (2).
   Cette tranquillité cependant, n'endormit qu'à moitié
sa vigilance. Quarante ans après, les procédures furent
reprises et on dut, à ce nouveau jugement, descendre la
cloche de sa tour. Quelle cause attira aux Religieux ce
surcroît de sévérité? nous ne pouvons le dire, mais leurs
adversaires restèrent sourds à toute proposition d'ac-
commodement (3).
  Gagnant les procès qu'ils intentaient, les chanoines ne
perdaient qu'à-demi ceux que le couvent soutenait contre
eux.


   (1) Les deux sentences de la sénéchaussée sont du 8 août 1614 et
du 6 juillet 1615.
   (2) Arch. départ. Fonds des Minimes. H. 363. Inventaire de 1682 et
H. 370. Liasse de papiers concernant le couvent des Minimes.
   (3) Arch. départ. G. 4555. Inventaire des archives de Saint-Just
Deux sacs de procédure pour Messieurs du Chapitre de Saint-Just
contre les Pères Minimes, au sujet de la cloche qu'ils avaient fait
mettre dans leur clocher sans la participation et consentement desdicts
sieurs du Chapitre. Il y a arrêt en 1615 et sentence en 1655 confirma-
tive d'icelui, par laquelle il est dit que les dits Minimes feront des-
cendre leur cloche et seront condamnés aux dépens.