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                           CHRONIQUE LOCALE    '                 411
     lui de ces grands seigneurs qui vivaient au milieu de toutes
     ces splendeurs artistiques, qui s'asseyaient insoucieux sur ces
     fauteuils sculptés, et, au retour de la chasse posaient leurs
     bottes boueuses sur ces chenets de cuivre que nous plaçons
     dans une vitrine pour qu'on n'y touche pas ! En toute chose
     l'art s'est démocratisé pour se mettre à la portée de toutes
    les bourses : pour l'art — il faut en faire l'aveu — la démo-
    cratie est la déchéance.
        « Je savais bien qu'il y avait à Lyon des amateurs de bibe-
    lots, et je n'ignorais pas qu'il y avait dans quelques familles
    des meubles de prix venus par héritage, mais j'étais loin de
    soupçonner de pareilles richesses. »
        C'est Lyon révélé ; Lyon vu sous un nouveau jour. Aussi
    les visiteurs ne manquent-ils pas à cette Exposition, à cette
     fête dont le succès ira en grandissant jusqu'au dernier jour.
        — Le dimanche, 6 mai, dans la vaste salle du casino, trop
    petite pour contenir son nombreux et sympathique auditoire,
    M. Emile Guimet a fait, au profit de la Société d'instruction
    primaire, une conférence intéressante sur les écoles en Amé-
    rique, au Japon, en Chine et aux Indes. Il résulterait des ob-
    servations de notre compatriote, que si nous sommes en
    France, supérieurs, pour nos écoles, à la Chine, et au niveau
    des Indes et du Japon, nous sommes fort inférieurs à l'Améri-
    que dont les villes et les villages possèdent des établissements
    splendides et qui font tous les sacrifices pour donner aux en-
    fants une éducation qui en fera des citoyens.
       — Le vieux portail de l'église de Saint-Paul vient d'être
    démoli. D'un style déplorable, il donnait une triste idée d'une
    de nos plus vénérables églises, d'un des monuments les plus
   précieux de la cité.
       A l'autre extrémité de la ville, la place de Perrache a vu en-
   lever les derniers débris de la statue Napoléonienne érigée ad
   mternam rei memoriam.
       — A ce sujet, on lisait dans le Moniteur judiciaire du
   19 avril :
        « Sur la fin de la semaine dernière, les ouvriers occupés sur
   la place Perrache, à la démolition du piédestal qui supportait,
   avant la République, la statue équestre de Napoléon I*r, ont
   découvert plusieurs objets qui ont été transportés au palais
   Saint-Pierre.
       « Les ouvriers ont trouvé une longue dalle de marbre repo-
   sant sur une double couche de ciment et de charbon pilé,
   au-dessous de laquelle se trouvait une table de sapin recou-
   vrant une forte plaque de cuivre sur laquelle étaient inscrits
   les noms des souscripteurs du monument.
       « Sous cette plaque était une caisse de plomb soigneuse-
,^ ment cimentée et mesurant trente centimètres de large sur
   quarante de long.
      « Cette caisse fut ouverte en présence du commissaire de