page suivante »
382 BIBLIOGRAPHIE. « leur peinture, où ces deux saintes jumelles s'embras- « sent dans une foi ardente. » Maintenant, à propos de Chenavard, votre illustre pein- tre, de Cbenavard, l'ami du grand poète Soulary, dont l'âme noble comprend si bien les artistes, voici ce qu'écrit M. Véron : — « Ce dessinateur hors ligne occupe trop les sommets « du grand art pour ne point mériter une place élevée en « ce recueil. Evitant le bruit des expositions, Chenavard « s'en est toujours éloigné. En 1848, lorsqu'il fut ques- « tion de décorer le Panthéon, MM. Charles Blanc, Théo- « phile Gautier et tous les artistes convinrent unanime - « ment que cet honneur devait être réservé à Chenavard « dont les puissants cartons avaient conquis le suffrage « universel. Ce ne fut qu'au grand concours du prix de « 100,000 fr. que Chenavard, qui jusque là n'avait reçu « qu'une eau bénite de promesses, rentra dans l'arène et a la lutte, avec sa fameuse Fin des religions. Cette vaste « page d'érudition non-seulement dans le domaine des « théogonies, mais encore dans celui du dessin et de l'a- « natomie a été si peu comprise, si bafouée, si insultée, « qu'il est de notre devoir de lui rendre un hommage « respectueux, en la considérant comme une des œuvres « capitales de notre art contemporain et même des plus « grandes époques, même celle de la Renaissance. « Oui, sans exagérer, nous juxtaposerons cette œuvre « colossale à côté du Jugement dernier de Michel-Ange, « et nous affirmerons, qu'en certains points, Chenavard se « rapproche de son grand maître Michel-Ange. Inutile de « décrire cette composition si calomniée, si dénaturée, « dont l'envie a falsifié le but chrétien. Car Chenavard, a en peignant la fin des religions, n'a pas eu d'autre but « que de faire mourir toutes les religions aux pieds de la