page suivante »
J SIMPLE HISTOIRE 375 La comtesse poussa un cri de douloureuse surprise, qui attira sur-le-champ l'attention de sa brillante compagnie. Chacun s'enquit de ce qui arrivait, et Mme de V. . . se hâta de raconter ce qu'on lui annonçait à l'instant. — L'infortuné ! , — Mais c'est affreux ! — Il faut appeler un médecin.... — Le docteur Gabriel Mollière doit être en soirée à deux pas d'ici : je cours réclamer son aide. — Le service de surveillance se fait vraiment dans nos rues d'une façon déplorable ! — Monsieur du Courrier, c'est une honte ! — Confrère, sur le chapitre de nos édiles, nous som- mes . . . . souvent du même avis. — Fernand, que j'ai peur ! . . . — Rassurez-vous, chère ' Camille ; ce n'est peut-être qu'un évanouissement. — Disposez de moi... — De moi aussi. Ces phrases, et d'autres encore, succédèrent au récit de l'événement qui menaçait de troubler cette réunion de famille et d'amis. — Merci ! merci ! — répondit la comtesse ; — permet- tez-moi seulement de m'absenter quelques minutes, pour juger par moi-même de ce qui se passe. Un quart d'heure s'écoula ainsi dans l'anxiété, lorsque Mme de V... reparut appuyée sur le bras du frère de Camille , brave officier qui s'était couvert de gloire à Patay. La comtesse fut immédiatement entourée , pressée, questionnée : elle semblait radieuse , et elle l'était en effet. — Il va bien, notre malade, — dit-elle très-haut, de