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V 368 SIMPLE HISTOIRE tude pour les siens et son vif empressement à secourir les infortun.es de ses semblables. On peut donc dire qu'elle a deux familles : l'une, illustre et brillante, car dans son passage à travers les siècles, elle s'est recrutée parmi les plus beaux noms du Lyonnais et de la Bourgogne ; l'autre obscure et sainte : les pauvres. Ajoutons encore que, dans le salon de Mme de V. . . , l'aristocratie des Terreaux marche de pair avec l'aristo- cratie de Bellecour ; qu'on y coudoie des gens d'opinions* les plus opposées; que le fougueuxM. Ch. Garnier, de la Décentralisation, y fait fraternellement son rob avec M. A. Amy du Courrier de Lyon ; que c'est enfin une excellente école de savoir-vivre, de parfait langage et de manières dis- tinguées. Les/vieillards y sont gais sans frivolité, les hom- mes sérieux sans pédantisme, et les jeunes filles cau- santes, sans apporter dans leur conversation de ces ter- mes d'argot que trop de jolies bouches ne redoutent pas assez d'employer aujourd'hui. Il est vrai que nous sommes en république, et que sous une ère de liberté.... Mais revenons à la soirée du 31 Décembre \ 875. La comtesse, après avoir réclamé un moment de silence de la part de ceux qui ^'entouraient et des différents grou- pes plus éloignés d'elle, fit un signe de la main à Fernand de B . . . , qui se hâta de se rendre à l'appel de son aïeule. — Que désirez-vous de moi, chère grand'mère ? — lui demanda-t-il. — Sois assez aimable, mon ami, pour nous lire les pages que je vais t'indiquer. Et en prononçant ces mots> Mme de V . . . tendit à son petit-fils un livre qu'elle tenait tout ouvert sur ses genoux. — Ce sont des vers de circonstance, — ajouta-t-elle