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                      SIMPLE HISTOIRE                    363

   Il ouvrit la porte sans bruit, et, après l'avoir refermée,
il s'arrêta, le cœur subitement envahi par l'émotion.
   L'accouchée sommeillait paisiblement, la main pen-
chée sur son enfant étendu dans une corbeille à côté
d'elle, et un rayon lumineux les entourait tous deux
comme d'une auréole.
   Au pied du lit était assis Pierre, tenant entre Ses
doigts joints un grossier chapelet qu'il avait fabriqué
avec des noyaux deffruits sauvages : lui aussi dormait.
   M. Eenaud, s'en étant approché, lui frappa_ légère-
ment sur l'épaule.
   — Que la bénédiction du ciel soit avec vous, Mon-
sieur le docteur, — fit-il en se levant; — ma femme
repose de cette .façon depuis votre départ.
   — Bien, mon brave, très-bien ! maintenant il faut à
son tour qu'elle s'éveille. Chargez-vous de ce soin et
préparez-la à recevoir des visites.
   —ADes visites !
   — Des visites d'amis... la marraine et le curé. Ne
perdez pas une seconde: nous sommes pressés.
   En prononçant ces paroles, il sortit, et|quand il rentra
de nouveau, préce'dant Mme Renaud et M. Patron, la jeune
mère avait son fils daûs ses bras, et Chandora était
ivre de bonheur.
   Le curé bénit d'abord cette]chàmbre où tant de [ré-
signation chrétienne luttait contre tant d'infortune'; en-
suite, s'avançant près de la malade, il inclina la tête
avec respect et dit lentement:
   —Marie, c'est en ce jour, et peut-être à cette heure que
les Rois Mages, guidés parfune étoile miraculeuse, se
mirent en route pour aller saluer, sur sa couche|de paille,
le Sauveur du monde.§ Comme eux, nous venons vous
féliciter et vous consoler si c'est enjaotre pouvoir.- Nous