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PAR M. L'ABBÉ C0NDAM1N 351 eu d'abbesse du nom de Anemonia ; en effet, lisons atten- tivement le texte, il porte : « Simili modo amonitione abbatissse supradictœ » etc. Les historiens, néglig-eant de recourir au texte primitif et se copiant les uns les autres, ont fait ainsi, un nom propre du mot amonitione, tandis que ce n'est qu'un substantif commun et qu'en français la phrase doit se rendre ainsi « Semblablement, à la de- mande de la susdite abbesse, c'est-à -dire de l'abbesse Radegonde, nous avons etc. » Tout ce que nous apprend du reste M. l'abbé Condamin sur l'antique monastère de Saint-Pierre est d!un véritable intérêt. Cet auteur estime aussi avec raison, je crois, que saint Ennemond a pu être l'un de ses fondateurs. — Il est hors de conteste d'ailleurs qu'il l'enrichit de nombreu- ses dotations. Je dirai plus tard, peut-être, ce que furent ces dotations et les commencements de cette somptueuse abbaye et je parlerai aussi de l'hospice, encore ignoré, que saint Ennemond établit sous le nom de Sainte-Catherine, à coté de l'abbaye Saint-Pierre, pour les pauvres et les pèlerins. En faisant cette fondation, ce saint archevêque ne faisait qu'obéir à un usage pieux du temps et imiter aussi ses prédécesseurs. Alors, la charité chrétienne tou- jours mue de la plus touchante sollicitude pour tous ceux qui souffraient, et ils étaient nombreux, à ces temps de perpétuelles calamités, ne se bornait pas à ériger des maisons de secours dans tous les quartiers de la ville, mais à chacune de ses portes, à tous les ponts, et même le long des grands chemins. Des religieux tenaient ces établissements, et les voyageurs qui en sortaient, rece- vaient même des secours en argent et en pain pour con- tinuer leur route. L'histoire de ces asiles de la souffrance et de la misère n'a pas été écrite encore. Quelle noble page à ajouter cependant aux annales lyonnaises ! ! !