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342 LA VIE DE SAINT ENNEMOND Quoi qu'il en soit du châtiment infligé à ce comte en- levé par le diable, revenons à saint Ennemond dont la fin fut aussi non moins horrible, quoique le démon n'en fût pas l'auteur. Saint Ennemond était d'une illustre famille, à ne pas en douter, comme l'avait été déjà , avant lui, saint Nizier. Ce dernier était fils d'un sénateur nommé Florentin, et, à ce moment, malgré les douloureuses commotions des inva- sions burgondes et franques, il avait subsisté de nom- breuses familles illustres d'origine romaine (1). Les rois bourguignons les avaient même protégées, au lieu de les anéantir, comme on pouvait le craindre. Leur gouver- nement était tout paternel, et la loi Gombette en est la piens, statim cum velocissimo cursu per aéra ferri, cunctis conspicientibus coepit. Cumque immenso clamoiT ac misera- bili ejulatu tota civitas commota, ad tam invisum speetacu- lum concurrisset, tamdiù eum per aéra currentem attoniti conspexerunt, quamdiùnaturali occulorum acie cum subsequi poterunt. Qui eum diu, succurrite, cives seccurite vociferrant cum audiunt, nec innare valerent, subtactus tandem visibus hominum, aeternus, quod meruerat , factus est socius de- monium. > (Le livre des miracles.) (1) Une faut pas croire que l'aristocratie gallo-romaine eût disparu au VIP siècle parcequ'on ne voit plus dans l'histoire que des noms barbares. Après la conquête romaine, les Gaulois donnèrent à leurs noms une finale latine ou grecque ; après l'invasion Burgondo-francque, les Gaulois changèrent encore de noms et adoptèrent ceux de leurs envahisseurs. Néanmoins les noms germaniques n'apparaissent pas sur le sol gallo- romain avant la seconde moitié du Ve siècle. Ce ne fut qu'à la fin du VP siècle que les noms propres commencèrent à n'être plus un indice des différentes races. (Debombourg. Orig. des noms de famille du Lyonnais) Reçue du Lyonnais, fév. 1877. p. 85).