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340               LA VIE SE SAINT ENNEMOND

 changea de maître, elle garda, comme le reste delà p r o -
vince, les lois locales (1) et les usages reçus. Dès lors,
rien n'empêche de supposer que la noble famille qui ad-
ministrait Lyon sous la monarchie des Burgondes, fut
maintenue par nos rois dans la dignité comitive dont elle
avait été revêtue au commencement du VI 0 siècle.
   En effet, du temps du roi Gombaud, il existait trente-
deux comtes chargés dans les villes de l'administration
de la justice, (2) et parmi les comtes signataires des Lois
Gombettes, figure un comte de Lyon du nom de Daufin
ou à'Ofjin. A un siècle d'intervalle, se rencontre à Lyon,
comme comte de cette ville, Sigonius Dalfinus, père de
saint Ennemond, et ce Dalfinus transmet sa charge de
Préfet, prœses, propretor ou rector de Lyon. D'après cette
donnée, M. l'abbé Condamin se demande « s'il ne faut
voir là, qu'une pure coïncidence de noms, ou bien, dit-il,
ne devons nous pas reconnaître dans le signataire des
lois Gombettes, un ancêtre de notre saint ? » Je le pense
comme lui, car il est certain, que les comtes, d'abord amo-
vibles, ne tardèrent pas, par suite de l'affaiblissement du
pouvoir du souverain, à perpétuer leurs charges dans leurs
familles. Je n'en veux d'autres preuves que celles des
puissants comtes de Chalon et de Mâcon, dont le g o u -


   (1) Les Lois Gombettes publiées par le roi Gombaud,
   (2) Les Comtes « comités » hommes de guerre, chefs mili-
taires de leurs comtés, présidaient les juges mais ne jugeaient
pas. Ils provoquaient les jugements mais n'y prenaient aucune
part. Leur action se bornait à l'instruction, — à surveiller la
sentence, — à la faire exécuter. Les juges étaient les « hommes
libres »de chaque canton. Cette distinction du droit de justice
et du droit de juger, de la puissance executive et de la puis-
sance judiciaire forma la base de toutes les juridictions de
cette époque. (Faustin Hélie p. 201).