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328              LA VIE DE SAINT ENNEMOND

siècle de saint Ennemond, les savants auteurs de la
France littéraire. « Plus nous avançons, plus nous voyons
dépérir les sciences et les arts.
   « Il n'y aura que le règne de Charlemagne qui saura
mettre des bornes à leur décadence. »
    « Jusque là, il ne faut s'attendre qu'à des temps de ténè-
bres et d'obscurité qui auraient achevé d'éteindre le peu de
lumières qui restaient dans les Gaules, sans le soin qu'on
prit de conserver les lettres dans les monastères où elles
s'étaient réfugiées.
    « Partout ailleurs, on eut pour elles tant d'indifférence,
même de mépris, que ce siècle fut le plus ingrat et le plus
stérile en tous genres de littérature qu'on ait jamais vu peut-
être dans nos provinces. On n'écrivit presque plus fien pour
la postérité de ce qui se passait de plus mémorable dans
l'Eglise et dans l'Etat.
    « Hors la Chronique de Frédégaire, qui ne va que
jusqu'à l'an 650, on négligea de laisser aucune histoire
suivie des événements de ce siècle.
    « Le monde vieillit, disait Frédégaire dans sa préface,
 c'est pourquoi'la sublimité de la science tombe parmi
 nous. Il n'y a plus personne parmi nous aujourd'hui qui
 puisse atteindre à la manière d'écrire des anciens ora-
 teurs, aussi personne n'en a la présomption. »
    La science n'eut en effet d'autre refuge que dans le
 cloître. En ce qui concerne Lyon, malgré la décadence et
 les douloureuses commotions des événements politiques,
 les écoles de notre ville, (1) rouvertes par Viventiole avec



   (1) Malgré les agitations continuelles de ces temps orageux,
chacune des communautés religieuses avait son école. C'était
la règle établie, toujours observée, toujours inviolable et dont