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IMPASSE FRANÇOIS-DAUPHIN 281 er Le fils aine de François I , âgé de 49 ans, passant à Lyon en 1536, s'y arrêta et voulut jouer à la paume. Après s'être beaucoup échauffé dans cet exercice, on lui présenta un verre d'eau. Il l'avala promptemont, et après se trouva si mal qu'on eut de la peine à le trans- porter à Tournon. Les médecins parurent étonnés et l'on en informa le Roi, qui accourut dès le lendemain, pour s'assurer de ses propres yeux de l'état de son fils. Le jeune prince averti de cette visite se fit habiller, et quoi- qu'il n'eût plus la force de se tenir debout, il dissimula si bien son état que le roi s'en retourna le même jour à Valence, moins effrayé que lorsqu'il était venu. Deux jours après, le prince expira. Les rapports uniformes des médecins et des chirurgiens persuadèrent qu'il périssait par suite d'un empoisonne- ment. Il avait pour échanson le comte Sébastien de Montecucullo, gentilhomme italien dont les relations avec Charles-Quint le firent soupçonner du crime d'empoi- sonnement sur la personne du Dauphin. On l'appliqua donc à la question, et l'on prétend qu'il avoua de s'être engagé à 'empoisonner le roi et ses trois fils. La mort fut naturellement le résultat de cet aveu. Quoi qu'il en soit, les historiens contemporains ont élevé des doutes sur la culpabilité de Montecucullo, et cette question demanderait un examem approfondi. Garnier présente ainsi la solution du problême : « Quel « dessein conduisait l'échanson du Dauphin à l'audience « du plus grand ennemi de la France ? qui l'avait pré- c sente ? sur quoi roula l'entretien ? c'est ce qu'il est im- e « possible de savoir, si l'on refuse d'ajouter foi aux dép8- «• sitions arrachées parles tourments de la question.» Il * se pourrait donc que le décès de François-Dauphin fût simplement le résultat d'un refroidissement, occasionné par un verre d'eau fraiche qui vint arrêter la transpiration