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                               MINIMES                            249
   En signant ce contrat onéreux, le Religieux, qui pro-
fessait, comme tous les humanistes de la Renaissance,
un goût particulier pour Virgile, pouvait se répéter tout
bas le célèbre sic vos non vobis du poète de Mantoue.
N'est-ce pas une bien dure condition que de bâtir une
demeure que des étrangers habiteront et de préparer
une solitude pour ses frères avec la crainte perpétuelle
de les en voir un jour expulsés. Simon Guichard eut le
courage d'accepter cette cruelle nécessité ; sa piété lui
enseignait que les projets des hommes ne se réalisent
qu'avec le consentement de la Providence et il compta
sur elle pour assurer l'avenir de l'Å“uvre qu'il avait com-
mencée.
   L'événement n'aurait pas trompé cette sage confiance
si la collégiale de Saint-Just eût été destinée à tomber
sous les coups d'une démolition prudemment conduite.
La fureur, la haine de la religion et l'amour du pillage
accomplirent ce que les besoins de-la défense n'avaient
pas été puissants à faire entreprendre.
   Personne n'ignore comment,au mois de'mai 1562, une
bande de Huguenots, sous les ordres du trop fameux'baron
des Adrets, monta au bourg de Saint-Just et mit, tout à
feu et à sang. Rien n'arrêta ces fanatiques soldats : le
sanctuaire fut profané, les autels souillés, les reliques des
Saints brûlées et jetées au vent, les châsses et les vases


cédder et remettre le lieu, églize et bastiment dont est question, en
paiant par le chapitre tant les deniers employés pour les acquisitions
que aultres fournis pour les bastiments ou les accomodant d'aultres
lieux et leur balliant récompense suffisante à dettes et notable.
   Ce qu'a esté accepté par le Frère Simon Guichard, dont respec-
tivement a été requis acte.
   Fonds des Minimes H. 367 — Livre dans lequel sont enregistrés et
vidimés plusieurs titres et dociments de ce cornent.