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228 LE FORT DE SAINTE-FOY clocher et sa grande île plantée de peupliers ; au-dessus de Pierre-Bénite s'élèvent les hauteurs d'Irigny dont la pointe semble vouloir barrer le cours du Rhône et dont la crête se détache sur les premiers contreforts du Mont- Pilat bleuis par l'éloignement et dominant magistrale- ment tout le paysage. Cependant, nous ne sommes pas encore arrivés au but. Le fort est là , tout près de nous, au-dessus des vignes, mais pour y parvenir, nous devons monter encore et atteindre, par un chemin ou plutôt un couloir qui, à notre droite, grimpe entre deux murs, la petite route qui va de Saint-Irénée à Sainte-Foy en suivant le som- met de la Dune (Lugdunum) au pied de laquelle coule la Saône depuis Vaise jusqu'à Oullins.Ala sortie du couloir, nous revoyons le fort qu'encadrent quelques arbres et que dépasse la silhouette lointaine du Pilât. Nous pas- sons à quelque distance du pont-levis et tournons à gau- che, entre la fortification et un talus presque toujours sans verdure ; nous sommes bientôt sur une sorte de ter- rasse qui domine la grande route et d'où l'on embrasse un immense panorama. La partie sud de ce panorama a été décrite tout à l'heure ; quant à la partie nord, elle commence à Four- vière dont on voit le clocZier, la chapelle, les jardins et les nombreux couvents. Plus bas, c'est la ville toute entière avec ses quais, ses monuments et son parc; au- dessus, s'étendent les plateaux des Dombes et de la Bresse que longe le Rhône dont le regard peut remonter les divers bras jusqu'à la hauteur de Miribel ; au fond c'est le Bugey avec ses montagnes un peu écrasées et ses grandes roches blanches qui, de loin, semblent des taches de neige. C'est au-dessous du Bugey que commence la plaine qui s'étend entre la rive gauche du Rhône et les