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 180              RAPPORT SUR M.CANAT DE CHIZV
 lonne devant laquelle saint ^Marcel reçut la palme du
 martyre (1).
    Que de fois aussi la Société, descendant dans les cou-
 ches inférieures du sol, n'est-elle pas allé troubler le silence
 des tombes et demander à plus d'un mort les secrets qu'ils
 gardaient? Et ici, Messieurs, laissez moi vous dire que
 parmi ces fouilleurs avides de savoir, on vit, le plus sou-
 vent, le magistrat et L savant que nous avons le bonheur
                         e
 devoir, aujourd'hui, sur ce fauteuil, dirigeant si habile-
 ment nos travaux (2). Alors, Messieurs, il était à la tête du
 difficile et grand Parquet de Chalon. Sa main de fer était «
 gantée de velours, et on parle encore, avec reconnaissance,
 de sa fermeté vigilante mais toujours tempérée par une
 extrême bienveillance.
    Oui, monsieur le Président, vous étiez le plus intrépide
de ces chercheurs. Peut-être alors, — et je vous le dîs tout
bas, — un article du Code pénal, de ce code que vous
saviez si bien appliquer à ceux qui l'oubliaient, vous dé-
fendait peut-être ces violations de sépultures; mais la
science vous a absous ; vous lui avez présenté un si
beau livre, qu'elle n'a pu que vous pardonner. Vous avez
révélé et décrit un lieu presque inconnu ; vous avez remué,
fouillé, bouleversé de fond en comble, tout ce grand mon-
ticule appelé le camp de Chassey. Vous nous avez
montré, tour à tour, les nombreuses et diverses générations
superposées dans ces lieux solitaires, — vous avez dit leurs
origines, leurs habitudes ; vous avez exhibé les monu-



  (1)... ad atrium diviHamonis ubi effigies olo vitrea celso columna,
adorabatur co'.locata fastigio, perducitur. (Actes du martyre de saint
Marcel)',
  (2) M. Flouest, avocat général à la Cour de Lyon, chevalier do la
Légion d'honneur, officier de l'Instruction publique.