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/ CHRONIQUE LOCALE 157 — En 1872, avait eu lieu la vente de la collection d'œuvres d'art d'un peintre illustre, M. Augustin Tbierriat, conservateur des musées de Lyon. Son fils, M. Philippe Thierriat, n'avait pas hésité à racheter nom- bre des œuvres de son père. Frappé lui-même à son tour, sa famille a été obligée de liquider sa succession et de disperser ces souvenirs précieux qu'elle ne pouvait conserver. Les amateurs ont montré en quelle estime ils tenaient jusqu'aux moindres dessins de celai qui fut si longtemps l'inspirateur de no- tre école. Du 29 janvier au 2 février, les enchères ont été vives au- tour de ces toiles, de ces lavis, de ces aquarelles, de ces croquis signés-du maître, et, malgré la dureté des temps, rien ne s'est arrêté à des prix inférieurs. Les derniers travaux faits à quatre-vingt-un ans, les aquarelles jetées sur le papier quelques jours avant la mort de l'infatigable artiste, ne trahissaient ni lassitude ni faiblesse. Les œuvres qui lui avaient été offertes, hommage de ses amis de l'Ecole lyonnaise ou rapportées de ses voyages en Italie ont participé à cette faveur. La collection des eauxrfortes de Thierriat, 210 pièces, celle de Duclaux, de trente-six planches introuvables, les dessins de Gabillot, les eaux-fortes presque inconnues de Charmier, artiste lyonnais, mort à Ecully en-1862, les Guindrand, Baron, Bony, Bruyas, Fonville, Ja- .comin, ont témoigné une fois de plus duprofond amour que les Lyon- nais ont pour les arts, Quelques jours avant, cet amour s'était affirmé à une autre vente, celle d'une immense collection des eaux-fortes de Jean-Jacques de Boissieu. Ces planches des premiers tirages avaient attiré une foule d'amateurs et l'admirable maître a eu nombre de pièces chaudement disputées. Heureux ces combats qui ne coûtent point de larmes et où les pièces d'or restent seules sur le carreau. — L'Exposition des beaux cartons de M. Chenavard a été ouverte jeudi 8 au Palais des Arts.C'est l'histoire de l'humanité jusqu'à nos jours. Lesamateurs de la grande peinture y accourront avec empressement et ce sera un grand exemple pour nos jeunes peintres qui sont trop portés à remplacer la pensée par l'adresse des doigts; l'étude et le dessin par l'effet de décor et l'à -peu près. Nous reviendrons sur ces chefs- d'œuvre que nous n'avons fait qu'entrevoir. — Le Catalogue du Musée Bernard, si vivement attendu, a été livré au public le même jour. '— Le premier volume du grand ouvrage de M. Fayard, conseillera la Cour d'appel de Lyon, VHistoire du Parlement de Paris, a, paru; l'ouvrage entier ne fera pas moins de six ou sept volumes. C'est un des travaux les plus considérables auxquels la province ait donné le jour, et un de ceux qui feront le plus d'honneur à cette magistrature qui ne se repose de ses travaux judiciaires, que par des travaux de philoso- phie ou d'histoire. M. Pierre Matton, l'intrépide mathématicien, vient de faire paraître une quatrième brochure sur sa découverte de la possibilité de trouver un carré ayant même surface qu'un cercle donné. Les méthodes géo- métriques jusqu'ici n'avaient pas abouti, les méthodes algébriques s'é- taient rapprochées du but mais sans y atteindre. M. Matton dans son dernier travail : Quadrature de tous les polygones réguliers depuis le triangle équilatéraljusqu'aupolygone d'unnombreinfini decôtés.Ljon. Fugère 1877, in-4, déclare avoir vaincu la difficulté, et obtenu le ré-