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CHARLEMAGNE 125 son temps, à la géographie de son empire. Dire qu'ils ont pour auteurs MM. de Barthélémy, Demay et L o n - gnon, c'est dire la compétence toute spéciale avec laquelle ils ont été écrits. Mais il nous tarde de signaler la partie vraiment caractéristique de cette publication, nous voulons parler de son illustration. A côté des belles éditions récemment do'nnées par la maison Didot, les grands éditeurs de Tours ont voulu montrer ce qu'ils pouvaient faire. Le Charlemagne de MM. Marne sera mis auprès de Joinville et de Jeanne d'Arc et ne perdra pas peut-être à la comparaison. Deux eaux-fortes, quatre chromolithographies, quinze grandes gravures hors texte, une carte géographique, environ cent vingt dessins dans le texte, tels sont les éléments de cette illustration, pour laquelle les éditeurs n'ont rien épargné. Les bordures, les culs de lampe, les lettrines sont empruntés aux plus merveilleux manus- crits des vni e et ix e siècles. Quant à la figure de Charlemagne, nous en voyons la représentation, siècle par siècle, depuis le ix e siècle j u s - qu'à nos jours. L'empereur à la tête ronde, à la rude moustache de la Mosaïque de Saint-Jean de Latran à Rome, s'y trouve comme le Charlemagne à cheval exposé par M. Rochet, en 1867, et si justement remarqué. Il faut féliciter MM. Marne de leur succès et les remer- cier de mettre à la portée de tous tant de trésors d'art et de goût. Mais il convient aussi de rendre hommage au dévouement avec lequel l'auteur de l'introduction, M. Léon Gautier, s'est consacré à cette publication. Après avoir conçu le plan, il a pris soin d'en assurer la bonne exécution. Que le savant professeur»de l'Ecole des Chartes nous pardonne de dire ainsi, au risque d'être indiscret, la part qui lui appartient dans cette œuvre. S'il est de ceux qui oublient volontiers, devant un succès, la part qui leur en revient, n'est-ce pas un devoir pour d'autres de la signaler ? Pierre BONNASSIEUX.