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98 PHILIPPE-AUGUSTE GONIN ne se rattachait sans doute à aucun des grands faits de l'histoire connue, qui donc aurait conservé la souve- nance, quand tant de grandes cités antiques n'ont elles- mêmes pas d'histoire ? Les bardes de Chambard n'ont pas laissé dans la mémoire de bardit traduit dans les langues ultérieures et les monuments du culte druidique ont été détruits ! » M. Gonin avait certainement un goût très-vif pour les sciences ethnographiques et archéologiques, mais ce-ijui l'encouragea le plus au travail ce fut l'amour du sol natal. Use sentait fier et heureux d'assigner à scfn pays une place dans l'histoire et d'ajouter à ses armoiries un fleuron de plus ; une noble et antique origine. Hélas ! le temps ne lui a pas permis d'achever son œu- vre ! Le deuxième volume de la Monographie de l'Ar- bresle ainsi qu'un Voyage autour des montagnes du Lyonnais, ouvrage où reparaît la gaîté railleuse des premières années, n'ont pas encore vu le jour. La mort l'a ravi à l'affection de sa famille, alors que sa vie se faisant calme" et tranquille lui permettait de consacrer de nombreux loisirs à ses chères études. Les matériaux étaient prêts pour l'achèvemeut de son oeuvre ; le grain était dans la terre, il n'y avait plus qu'à attendre le jour de la moisson. Ses manuscrits seront-ils publiés un jour ? Une autre plume que la sienne viendra-t-elle ache- ver ces pages que la mort vient de refermer ? Nous l'es- pérons, et pour la mémoire de celui que nous pleurons, et pour tous ceux qui, comme lui, ont donné une partie de leur cœur à ce beau pays du Lyonnais dont il a raconté avec tant de charmes les vicissitudes et les grandeurs. Veuillez agréer, monsieur, l'expression de ma haute considération. Marguerite GONIN.