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PHILIPPE-AUGUSTE G0NIN 95 notre sexe, auquel iln'épargnait pas les coups d'épingles. Parfois il lui reproche d'être médisant : « Quand d'une femme jolie, « (rentes dames, vous parlez, « Vous ayez la perfidie « De jeter la flatterie « Puis, hélas 1 vous ajoutez « A la suite des louanges « Un mot perfide et méchant. « Celle qui semblait aux anges, « Par ce mot semble à Satan. » Il ne pense pas que la vie soit possible entre deux époux tous deux spirituels : « Il faut aux dames de mérite, « Il faut toujours de sots maris. » Et un peu plus loin, madame X dit à son mari : « Votre esprit saurait me contraindre A quelquefois vous obéir, C'est, monsieur, pour ne pas vous craindre, Que sot on a su vous choisir. » L'auteur ne manquait pourtant pas de courtoisie ; c'est ce qu'attestent une foule de sonnets, d'acrostiches, de madrigaux. J'en cite un entre cent ; A MADEMOISELLE X S'il fallait adjuger la pomme A quelque brèloise beauté, Soyez bien sûre que tout homme Vous donnerait la primauté.