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           DES NOMS DE FAMILLE DU LYONNAIS             85
leurs descendants, les Gaulois changèrent encore
de noms et adoptèrent avec le même enthousiasme les
noms Burgundo-Franks. Néanmoins, les noms germani-
ques n'apparaissent pas sur le sol gallo-romain avant la
seconde moitié du cinquième siècle. Au vie siècle, on
relève sur les inscriptions quarante sept noms germains
contre vingt et un grecs ou. romains; au vu8 siècle, trois
seulement contre sept. En d'autres termes, au ve siècle,
les noms de formé teutonique représentent un quart de la
masse ; auvi e , environ la moitié ; au vu% plus du double.
Ce ne fut qu'à la fin du vie siècle que les noms propres
commencèrent à n'être plus un indice des différentes
races. Beaucoup de Gaulois, dit M. de Pitigny, avaient
adopté des noms germaniques; ce qui, dans le siècle sui-
vant, devint presque un usage général. Il ne faut donc
pas croire que l'aristocratie gallo-romaine eût disparu
au vne siècle parce qu'on ne voit plus dans l'histoire que
des noms barbares. Lorsqu'après la mort de Clovis,
l'Austrasie et la Neustrie se trouvent réunies dans la même
main, l'élément germanique se développe aux dépens de
l'élément romain. Sous le règne de Clotaire I er , de Clo-
taire II et de Dagobert, les progrés sont de plus en plus
 sensibles, les noms germains se répandent davantage,
les mœurs barbares s'établissent à la cour, et bientôt on a
peine à distinguer les gallo-romains des descendants des
 Cattes, des Suèves et Aes Burgondes.
   Cet état de chose dura cinq siècles. Enfin l'influence
du christianisme ramena par le baptême la mode des
noms d'origine grecque ou latine. Comme à la naissance
chaque individu recevait un'nom (nomen) qui représente
 ce que nous appelons aujourd'hui le prénom, la nécessité
 de distinguer entre eux dans la même localité tous les
 Jean, tous les Pierre, tous les Etienne créa le gognomen