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                          CAILHAVA                         55

 bien connaître une page douloureuse de notre histoire, et
 non seulement il fit généreusement les frais de l'impres-
 sion, mais pour lui donner plus de prix aux yeux des
 bibliophiles et des historiens, il en confia la publication
 aux presses célèbres de M. Louis Perrin, qui eut carte
 blanche pour en faire une Å“uvre d'art. De cette double
 colaboration, du goût réuni de ces deux illustrations
 lyonnaises est sorti un livre précieux, que nos érudits
 se disputent et qui, aujourd'hui que la bibliothèque
 Cailhava est dispersée, conservera le nom de l'éminent
bibliophile qui l'a mis au jour.
   M. Collombet, l'austère écrivain, mort à Lyon, le
 18 octobre 1853, sans avoir épuisé le filon de ses travaux,
a, dans la Revue du Lyonnais d'avril 1842, décrit ce beau
volume et donné une dissertation sur les désastres que les
calvinistes ont fait subir à notre pays. M. Niepce, conseil-
ler à la Cour d'appel, dans la même Revue, numéro d'octo-
bre 1876, a dessiné à grands traits le portrait de Cailhava,
décrit rapidement le De Tristibus Franciœ et fait l'his-
toire de cette bibliothèque dont la dispersion, comme
la vente des collections Coste et Yéméniz, fut un événe-
ment pour les bibliophiles ; maislarichesse était si grande
qu'on pouvait y toucher sans l'épuiser ; on peut glaner
après ces deux savants, et qu'il nous soit permis de reve-
 nir sur ce sujet, qui prêtera longtemps encore à des
recherches plus importantes et plus sérieuses que les
nôtres.
   La bibliothèque de M. Coste était d'une richesse extrême
en tout ce qui concernait les pamphlets de la Ligue et de
la Fronde, les Mazarinades et les faits peu connus de cet
instant de l'histoire deFrance ; elle contenait nombre de ces
plaquettes introuvables que la passion fit naître et que les
réactions politiques firent disparaître ; témoins précieux