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                             CAILHAVA                     31

         Dès le printemps, avant les hirondelles,
         Amphytrion, tant aimé, tamVfêté,
         Nous reviendrons, en convives fidèles,
         Recommencer la campagne d'été.


         Buvon^, amis, au bon propriétaire
         Qui de bons vieux est toujours bien fourni ;
         Bon Cailhava, fais si bien ton affaire (1)
         Que ton caveau soit toujours bien garni,


         Adieu, campagne, adieu, riant asile ;
         Nous reviendrons, l'an qui vient, Dieu merci !
         En attendant, descendons à la ville
         Cuver le vin que nous buvons ici :


                       Bel ombrage,
                     Séjour gracieux,
      L'hiver approche ! ah! pour moi quel dommage !
                         Bel ombrage,
                       Séjour gracieux,
             En soupirant, je te fais mes adieux !


   On pouvait soupirer à bon droit, car après ces couplets,
les beaux jours étaient finis.
   E t pourquoi eût ont chanté encore ? La mode en p a s -
sait ; la France devenait préoccupée et sérieuse ; le jour-
nalisme remplaçait la littérature des grands siècles ;
l'amour des affaires et de l'argent, la générosité et le
patriotisme d'autrefois, et les figures étirées, les yeux
caves et brillants de la génération actuelle succédaient aux


  (1) La direction des théâtres.