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                       NÉCROLOGIE.




         EUGÈNE DUBOURG.



    Avec le mois de mai s'est éteinte chez nous une de ces riches
organisations qui dépensent avec une égale ardeur et un égal sans-
souci les plus nobles facultés de l'esprit et les forces vivaces de la
jeunesse. Eugène Dubourg éparpilla les richesses de son intelli-
gence, comme font certains fils de famille de leur hâtive fortune.
Il eût pu laisser trace de son passage au milieu de nous; il eût pu
faire un bon livre sur les travers de notre époque, car ces travers,
il les connaissait à fond. Il aima mieux en rire, et jeter, dans des
feuilletons d'un jour, l'esprit, la raillerie et la fine observation.
Artiste à plus d'un titre, il eût écrit d'excellentes pages sur
les arts. N'avait-il pas demandé à chacun d'eux ses moyens
d'existence? D'abord il étudie le violon et y devient d'une certaine
force. Le voilà initié à la musique. Puis un jour il entend Talma,
et, le lendemain, il court demander à Samson des leçons de décla-
mation. Pendant un an il ne rêve que tragédies, et fait de sérieuses
études dramatiques. Une douloureuse opération déforme sa mâ-
choire et le force à renoncera la scène ; il se fait vaudevilliste, et
compose en collaboration plusieurs Å“uvres sans importance (1)
qui furent jouées sur nos théâtres secondaires. Celte carrière, hé-
rissée de difficultés, dégoûta bien vite l'ameardente et l'imagination

   ( i ) t l fil plus laid, à Lyon, le librelo du Chambellan, pour M. Maniquet.
Cet opéra eut quelques représentations sur notre scène.