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EUGÈNE IHTBOUHG. 457 vive de Dubourg. Il avait, tout en poursuivant chacune de ces voies, acquis de solides connaissances et nourri son esprit aux sources de l'histoire et de la philosophie. Il devient professeur des enfants du général Montholon, et les accompagne dans leurs voyages à travers la France. Cette vie toute princière allait aux goûts de Dubourg. Aussi, la catastrophe qui renversa la fortune du général Montholon, changea-t elle toute la destinée de Dubourg. Il passait à Lyon pour se rendre en Italie où il avait l'intention de continuer le professorat, lorsque M. l'abbé Noirot, auquel il était recommandé, lui conseilla de se fixer dans notre ville. Il y trouva de suite à faire l'éducation des fils de M. Etienne Gauthier et. de quelques autres honorables familles. De ces éducations privées, il passa comme professeur dans nos principaux pensionnats de demoiselles (1), et, nous devons le dire ici, il se montra toujours pénétré de l'importance de ses fondions. L'homme léger, l'homme sceptique et frondeur dispa- raissait entièrement alors pour faire place au professeur d'histoire, au lettré, au philosophe. Car il était tout cela à son gré et à ses heures. C'était une nature souple et vive, variable à l'infini, ayant ses admirations et ses haines, sa large part des faiblesses hu- maines. Mais aussi comme il était heureux quand il pouvait servir un grand talent, ou faciliter à un débutant l'entrée de la carrière ! Feuilletoniste du journal le Censeur, il fit preuve d'esprit et de verve dans ces bulletins dramatiques dont l'incessant retour lasso bien vite une plume littéraire. Ses comptes-rendus trahissaient un goût épuré, des connaissances musicales, et tout cela dans un bon style et toujours surtout avec humour.Fils d'un professeur de mérite, Eugène Dubourg montra, lui aussi, dans le professorat, une solide érudition et de précieuses qualités. Il a vu venir sa fin avec résigua- lion, et, après avoir mandé auprès de lui l'abbé Vincent, des mains duquel il avait reçu le baptême cinq ans auparavant, il a rendu son dernier soupir dans les bras de sa chère compagne et entouré de ( i ) Ce fut dans l'un d'eux qu'il connut la jeune fille qui devint sa femme, et qui, pendant le cours de celle longue et douloureuse maladie, n'a pas un instant cessé de lui prodiguer ses soins et sa tendresse.