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                     LE DOCTEUR CI1ERVIN.                    447

    Ces conclusions étaient nettes et précises ; l'Académie vola
 l'impression du rapport.
    Il semblerait, d'après cette manifestation, que la question
était jugée, ou du moins bien près de l'être; il n'en fut pas
ainsi : l'opinion contraire s'agita; la prérogative ministérielle
se crut attaquée par une décision qu'elle avait elle-même
provoquée, mais qui n'était pas ce qu'elle attendait ; et l'Aca-
démie revint sur sa délibération. Elle modifia, dans la forme
et dans le fond, des conclusions qu'elle avait d'abord sanc-
tionnées par son approbation, et les rendit moins explicites.
Mais, quoi qu'on ait pu faire, on n'a pu effacer ce qui élait
trop évident pour échapper à l'appréciation de tous, et l'opi-
nion de la contagion reçut un échec, non seulement dans le
sein de ce corps savant, mais dans les chambres législatives,
où, d'année en année, on diminua les allocations attribuées à
l'entretien ou à l'établissement des lazarets.
   Sur ces entrefaites, la fièvre jaune éclate à Gilbraltar.
Ghervin ne pouvait manquer cette occasion de poursuivre son
œuvre ; il demande au ministre de l'intérieur d'être envoyé
en mission pour observer le fléau, en même temps qu'un mé-
decin conlagioniste, afin que la vérité ail plus de chances de
surgir de ces recherches contradictoires sur l'origine de la
maladie et son mode de propagation ; le ministre désigne
M. Trousseau, l'Académie M. Louis. Ces trois savants arri-
vent à Gilbraltar le 20 novembre 1828 ; el là aussi, comme
on l'avait vue naguère à Barcelonne, comme on la vil plus
lard sur le terrible champ de bataille du choléra, la médecine
française apporta son tribut de zèle et de dévouement. Ce
voyage et ses nouvelles recherches confirmèrent encore Cher-
>in dans l'opinion qu'il avait tant à cœur de faire triompher.
Nous devons dire cependant que, dans le travail commun
publié par les médecins envoyés par le ministre de l'Acadé-
mie, la question n'est pas résolue ; mais ajoutons aussi ques