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                      LE DOCTEUR CHËKVLV.                      4-4-5

  lion, son teint s'animait, ses yeux jetaient des éclairs, sa pa-
  role vive et nette devenait incisive, éloquente même, et la
 persuasion, coulant de ses lèvres, répandait autour de lui la
  conviction qui le débordait.
     Il ne suffisait pas ù Chervin de s'être fait, sur ce sujet, une
 opinion raisonnée et invariable ; que peut une foi sincère et
 robuste, quand elle n'est qu'individuelle ? il faut la répan-
 dre pour qu'elle porte ses fruits : c'était là le but, la fin de
 son Å“uvre.
     Il arrive à Paris en 1825. Son premier soin est d'adresser
 à la Chambre des Députés une pétition dans laquelle il "de-
 mande l'ajournement de la formation des établissements sa-
 nitaires projetés par suite de la loi du 3 mars 1823, dans le
 but de protéger la France contre la contagion de la fièvre
jaune. Rapportée seulement en 1826, mais dans les termes les
plus flatteurs pour Chervin, cette pétition fut renvoyée par la
Chambre au ministre de l'intérieur, avec recommandation ins
 tante de faire examiner avec soin les pièces et documents dont
elle était appuyée. C'est à l'Académie royale de médecine que
 cet examen important fut confié; une commission nombreuse
fut nommée dans son sein; elle était composée de dix mem-
bres, choisis parmi les noms les plus illustres de cette illus-
tre corps. Mais la tâche était longue, et le travail immense ;
 tous les documents rapportés par Chervin, et dont plus de la
 moitié étaient écrits en langues étrangères, il fallait non-
 seulement les lire, mais en faire des extraits qui pussent
 rester sous les yeux des commissaires, et servir à fixer leurs
idées, à motiver leur opinion. L'Académie fut obligée d'ad-
joindre à cette laborieuse commission huit membres nou-
veaux, elles analyses qu'ils ont faites des documents écrits en
langue anglaise ou espagnole composeraient plusieurs volu-
 mes. Que l'on se fasse d'après cela une idée de l'immensité
des recherches qu'ils attestent.