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i46                     LE DOCTEUR CHERVIN.

   Vint enfin le jour du rapport de la commission. Le 15
mai 1829, l'Académie entendit la lecture de ce volumineux
travail. Je ne vous redirai pas les justes éloges décernés au
zèle de Chervin, a sa persévérance, aux sacrifices de tout
genre qu'il a faits pendant douze années dans l'unique inté-
rêt de la science et de l'humanité, son nom attaché d'une
manière glorieuse à l'une des plus hautes questions de la mé-
decine appliquée à la législalion ; mais je dois vous rappeler
les conclusionsfinalesde ce rapport adopté par l'unanimité des
membres delà commission. « On veut savoir ce qui est resté
dans notre esprit de la lecture d'un si grand nombre de piè-
ces authentiques dans leur forme, presque toutes dans le
sens de la non contagion. En répondant qu'il en est résulté
pour nous une opinion favorable à ce système, nous ne fai-
sons qu'exprimer l'opinion presque unanime des membres
de voire commission (1). Après avoir pris connaissance de tous
les documents qui lui ont été soumis ; après les avoir lus,
analysés, discutés un à un, pièce à pièce, votre commission
pense qu'ils méritent l'attention la plus sérieuse, et qu'ils peu-
 vent influer puissamment sur la solution négative de la con-
tagion de la fièvre jaune, telle au moins que cette question
 a été entendue et disculée jusqu'à ce jour. En un mot, votre
 commission est d'avis, pour rentrer dans les termes mêmes
 de la demande relatée dans la lettre de S. E. que les docu-
 ments recueillis par M. Chervin sont de nature à motiver l'a-
 journement qu'il a demandé dans ses pétitions à la Chambre
 des Députés, de la formation des établissements sanitaires
 projetés, d'après la loi du 3 mars 1822, pour mettre la
 France a l'abri de la contagion de la fièvre jaune. »

    [i) Presque unanime : sur dix-huit membres, un seul manquait à la dcli-
 iiéiation, M. Vauquelin, et son opinion était conforme à celle de ses collè-
 gues, ainsi qu'il le dit lui-même à Chervin quelques jours après,