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426                            HISTOIRE DE LYON.

apprend qu'il n'y avail pas encore de province viennoise, à celle
époque, puisque ce monument épigraphique est consacré à un Cura-
teur de la ville à"Orange, dans la Gaule Narbonnaise, et qu'Orange
appartint à la Viennoise, dés la formation de cette province, comme
on le voit parles notices des Gaules et parle concile d'Arles (1).
    Les Proconsuls qui furent chargés, sous les empereurs, de gou-
verner des provinces pacifiées , n'avaient que la juridiction ci-
vile (2) ; les Légats et les Propréteurs , envoyés dans leurs pro-
vinces respectives avec le pouvoir consulaire, avaient cette même
juridiction; mais l'autorité des Légats de César fut bien plus grande,
car ils joignaient le pouvoir militaire au pouvoir civil (3). ("'est
pourquoi Junius Blaesus, gouverneur de la Gaule lyonnaise, put
augmenter le parti de Vilellius avec la légion italique et l'aile de
cavalerie qui était à Turin.
    Sous Auguste et sous Tibère, la légion et le corps d'auxiliaires
qu'on tenait en Afrique, pour garder les frontières, obéissaient au
proconsul. Caligula lui ôta la légion, el la remit à un légat qu'il en-
voya tout exprès (4). Lorsque Vitellius et Vespasien se disputaient
l'empire, Valerius Festus, parent de Vitellius, se trouvait avoir le
commandement de la légion ; le proconsul L. Pison, le gouverne-
 ment de la province.
    Ainsi donc, le gouverneur de la Lyonnaise pouvait, bien mieux
que le proconsul narbonnais, user de sa puissance contre les chré-
tiens de Vienne qui appartenaient à la province du sénat. La liberté
 ne gardait pas assez de force pour que le droit légitime eût seul
 raison contre la violence impériale, du moins contre les légats.
    Il se pouvait, en outre, que le gouverneur de la Lyonnaise fui
chargé aussi de la Narbonnaise, car, à celte époque-là, en l'année
 166, par exemple, on voit Hadrien préposer Martius Turbo à la
Pannonie et à la Dacie tout ensemble (5), Maternus à la Syrie en-

  (i)     Biniard. Dissert. II, cap. 4, apudMurator. A'ov. Thés. Insciipt., pag. 90.
  (2)     Noris, Cenolapli. Pis. Dissert. II, cap. II, tom. III, Opp., pag. 33o.
  (3)     d'évier, Hisi. des Emp., livre I, ann. U. C. 725.
  (.',)   Tacit. Uist. IV, 48.
  (î)     Spartian. in Hculriano.