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380 MOXOGKAPHIK HISTORIQUE Nous touchons à l'époque des franchises octroyées aux villes el aux bourgades, époque qui marque le déclin de l'anarchie féodale et le terme du despotisme des seigneurs. Après un régime d'oppression, notre province, par l'institution des mu- nicipalités, est enfin appelée à la vie sociale. Ce ne fut pas uive pensée généreuse qui provoqua cette réaction libérale; elle fut produite par l'intérêt seigneurial mieux compris. Les sou- verains sentirent enfin combien l'appauvrissement de leurs sujets asservis les amoindrissait eux-mêmes. Cet événement sera l'objet d'un paragraphe dans cette monographie. Nous n'avons pu que tracer un tableau incomplet dus faits historiques de cette triste période. C'est la faute de ces temps ignorants. Il est heureux pour l'histoire que les ecclé- siastiques, seuls lettrés, aient été associés au pouvoir séculier. En conservant leurs litres, ils nous ont conservé une partie de nos annales. Ces documents, tout incomplets qu'ils sont, suffisent pour faire apprécier l'ensemble, de même que les fragments d'une mosaïque peuvent nous indiquer ce qu'elle était entière. En résumé, après Conrad-le-Pacifique, notre province n'a plus été gouvernée ; elle est tombée au pouvoir des seigneurs qui, pour maintenir leur autorité indépendante, ont construit sur des hauteurs escarpées des châteaux forts, d'où ils pouvaient braver leurs souverains el fondre sur leurs ennemis ou sur leurs voisins comme des oiseaux de proie (1). Chaque seigneur, à la tête desesvassaux, poursuivait quelque entreprise particulière: ce qui constituait, dit Robertson , un état permanent de guerres aussi peu importantes pour leurs motifs que fâcheu- ses dans leurs résultais (2). Les populations, livrées à la plus ( i ) Les seigneurs ambitieux ont commencé à construire ces châteaux, lorsque les fiefs sont devenus héréditaires. Voir V. Collet, Corn, des Siat. ik Savoie, pag. 8 8 . (a) huroduction ri l'hist. de Charlcs-Quinl, pag. 32 et suivantes.