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370                    MONOGRAPHIE HISTORIQUE

 conférer une suzeraineté à faire valoir, le cas échéant, contre
 les seigneurs de Luyrieu et autres indépendants.
    En outre, pour reconnaître les bons offices d'Amédée qui
 l'avait suivi en Italie, l'empereur érigea la Savoie en comté.
    Amédée II était un prince politique et guerrier. Il vain-
 quit le comte de Genevois qui, pendant son absence, était
 entré dans la Maurienne et l'avait saccagée ; il le défit au col
 de Tamié, dans un mémorable combat où le comte de Genevois
 perdit la vie.
    Les chroniqueurs ont célébré ses exploits, sa belle stature, sa
 prestance chevaleresque.
    Après Amédée II, le comte Thomas eut l'habileté d'ajouter
à ses étals du Bugey l'importante seigneurie dès abbés de
Saint-Ramberl. Impuissants à repousser les hostilités des
seigneurs voisins et môme à réprimer l'insubordination de
leurs propres vassaux, ces abbés étaient réduits à invoquer
l'assistance d'un défenseur. L'abbé Régnier prit la détermi-
nation d'acquérir la tranquillité en échange de prérogatives
souveraines qui défaillaient en ses mains ; il est à croire que
les menées du comte Thomas ne furent pas étrangères à celte
résolution. Par un contrat solennel (J), Régnier et ses religieux
remettent au comte de Savoie et à ses successeurs le château
deCornillon, à la condition formelle qu'il ne sera jamais
aliéné et détaché du comté; ils abandonnent encore la justice
seigneuriale ; les hommages et fidélités de leurs nobles feuda-
laires, à l'exception d'Aymon de Langes (2); une partie de leurs
droits utiles, et tous leurs droits honorifiques, s'engageant
à conlribuer avec leurs gens à la restauration et à la défense


  (i) Ce titre, rapporté par Guichenon, a aussi été extrait des archives de
Turin, par M. L. Cibrario, qui l'a inséré dans ses Recherches sur Vhist. de la
monarchie de Savoie, traduites par M. Boullée, pag. 23i.
  (i) Retinuit abbas fidelitatem quam debebat Aymo de Langes.