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350 BULLETIN MONUMENTAL ET LITURGIQUE presque toutes somptueuses, continuent h envahir les plaines assainies des Brotleaux et de Perrache. Le goût du badigeon et de la propreté publique et particulière devient chaque jour de plus en plus général à Lyon. Nous n'avons rien à dire ici des innombrables églises de communautés religieuses qui peu- plent nos deux collines. Un statu quo monumental de dix années bientôt existe aussi à l'église de Saint-Charles. Quant à notre vieux Pont-de-Pierre, ce muet témoin de tant d'histoires lyonnaises qui se sont passées sur lui et autour de lui, sa destruction est à peu près complète. Quant un passé nuit au bien-être et à la sûreté du présent, il faut l'éloigner. Nous n'avons jamais eu la pensée de protester contre cette suppression. Toutefois, nous avons mis en doute si le Pont- de-Pierre n'était pas, comme celui de la Guillolière, suscep- tible d'être restauré et partant conservé, si on ne pouvait pas l'élargir et y rendre la circulation plus facile et surtout moins dangereuse, en l'augmentant de trottoirs construits en encor- bellement ou porte-à -faux. Les travaux d'élargissement et d'endiguement du quai, ont recommencé dans le voisinage de la Mort-qui-Trompe. Quand donc le quai Villeroy sera-t-il terminé, et quand tombera enfin le pâté de maisons où se trouve le café Neptune? — L'homme-de-la-Roche a cessé depuis quelque temps de dresser sur son piédestal son corps mutilé par le temps et les intempéries des saisons. En attendant la statue d'une matière plus durable que le bois, qui doit ici perpétuer le souvenir du bon Cléberg, pourquoi n'avoir pas entretenu le feu sacré du culte populaire? La statue définitive peut-être indéfiniment ajournée, la statue de bois n'a pas été remplacée ; l'interrègne peut se prolonger et la tradition s'effacera. — Le souvenir des hommes utiles à l'humanité devrait toujours avoir son symbole, et, à Lyon, la ville de la charité et des aumônes, plus que partout ailleurs.