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DE LA VILLE DE LYON. :J5! CONCLUSION. Il y a décidément progrès dans l'art monumental, a Lyon. Ce progrès sera plus rapide et plus prononcé encore du jour où les idées de lucre, qui ont déjà beaucoup fléchi devant les idées de beauté morale et idéale, dont l'art est la représentation matérielle, leur céderont un peu plus de terrain, et où l'on résistera avec plus d'énergie à l'irrup- tion du parisianisme qui conspire contre l'expression et la nationalité lyonnaises. Le goût des verrières peintes a pris chez nous une faveur toute particulière. La verrière peinte, c'est, on peut le dire, Y illustration appliquée à l'église. —En général, les peintres verriers modernes réussissent dans l'a- justement, la couleur, les costumes ; mais c'est le sens re- ligieux qu'il leur reste a atteindre, c'est l'onction, la sérénité, la béatitude, c'est ce caractère placide, doucement inspiré et doucement ascétique des types du moyen-âge qu'ils doivent s'attacher à imiter. — Pour arriver à ce résultat, il faut sur- tout que ce soit leur cœur qui tienne le pinceau. Oui, il se fait, de toute part, à Lyon, dans cette auguste cité, qui, dans un siècle d'innovations, a plus que nulle autre gardé trois dépôts sacrés, l'esprit de foi, d'ordre et de famille ; il se fait, en ce moment, de sérieux efforts pour ramener toutes les ma- nifestations de l'art chrétien à la vérité liturgique. Oh ! le beau et noble rôle qu'elle joue ; si Rome est le siège de toute vérité morale universelle, ne semble-t-elle pas celui de toute vérité morale française, n'esl-elle pas pour la foi une bous- sole et un régulateur national? Ah ! redoublons de sollicitude pour nos monuments ecclé- siastiques ; luttons contre les influences étrangères, et redou- tons toujours ces inspecteurs officiels des monuments hislo-