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                      DE SAINT ISIDORE DE SÉVILLE.           313

faisait encore que l'on se réjouissait quand il venait à rentrer
parmi les siens (1).
   Les Religieux étaient inhumés dans un cimetière commun,
afin que le même lieu réunît dans la mort ceux que la charité
avait unis dans la vie. Mais, avant de les inhumer, on offrait
au Seigneur le sacrifice de la messe pour la rémission de leurs
péchés, et, chaque année, le lendemain de la Pentecôte, on
l'offrait pour tous les défunts (2).
   Telle est, en abrégé, la règle de saint Isidore. Elle se rap-
proche beaucoup de celle de saint Benoît, et avait été rédigée
pour tous les moines de la province de Bétique. Elle se trouve
dans le Codex Regularum de Holstenius.
    Ce que le travail offrait de superflu, ce qui restait de trop à
l'humble table, on en faisait l'aumône aux indigents d'alen-
tour. La nuit avait, aussi bien que le jour, ses heures de
prière et de psalmodie. Quant aux aspirants à la vie claus-
trale, on les éprouvait pendant trois mois dans le logement
des hommes, et on ne les admettait pas au monastère qu'ils
n'eussent promis par écrit d'y demeurer le reste de leur vie. On
les recevait de quelque condition, de quelque état qu'ils arri-
vassent, riches ou pauvres, savants ou ignorants, jeunes ou
vieux, laboureurs ou artisans, libres ou esclaves, ceux-ci toute
fois avec la permission de leurs maîtres (3). C'était la conser-
vation du grand principe des républiques religieuses, l'égalité
 devant Dieu, et saint Isidore ajoute admirablement qu'aux
 yeux du Seigneur il n'y a nulle différence entre l'ame du
 serf et celle de l'homme libre; inter servi et liberianimamnuUa
 est apud Deum differentia (4). Ce n'était ensuite ni l'ancien-
 neté, ni toute autre ombre de prérogative qui pouvait donner
  ( i ) Ibid. cap. 2 3 .
   (2) Ibid., cap, 2 4 .
   (3) De Offic, I I , i 5 .
  (4) Régula Monadi.,          cap. 4.