page suivante »
DE SAINT ISIDORE DE SÉVILLE. 307 les peuples, prêchaient la parole de Dieu (1). Les diacres étaient les dispensateurs des mystères consacrés par les prêtres; et ces hérauts du sacrifice annonçaient d'une voix claire le temps où il fallait prier, fléchir le genou, psalmodier, écouter les lectures; ils présentaient le calice au peuple qui n'avait pas le droit de le prendre sur l'autel (2). C'était aux diacres que revenait la garde du Sacraire (3). Lorsqu'on ordonnait un sous-diacre, il recevait simplement de l'évêque la patène et le calice, puis de l'archidiacre un vase d'eau avec un linge pour essuyer les mains (4). On les obligeait à la continence, parce qu'ils touchaient les vases sacrés. Maintenant, les lecteurs, les psalmistes, les exorcistes, les acolytes etostiaires n'étaient revêtus que des ordres mineurs. Leurs noms indiquent assez leurs fonctions. Isidore recom- mande souvent aux lecteurs de prendre une voix simple, claire et virile, point molle ni efféminée; d'aller aux oreilles et au cœur, mais point aux yeux, et, dans l'accentuation, de bien distinguer les brèves d'avec les longues : « car, dit-il, ceux qui semblentavoir quelque connaissance de l'art grammatical, raillent notre impéritie, et jurent avec malice qu'ils ne savent ce que nous disons (5). » Grâce donc à tous ces degrés infé- rieurs, à ces contrôles superposés l'un à l'autre, la discipline du clergé se trouvait être fort sévère. Celle des moines n'avait pas moins de rigueur ni d'exten- sion sur ce sol espagnol, terre classique de la vie monacale. Isidore distingue trois sortes de vrais Religieux : les Cénobites qui vivaient en commun ; les Ermites qui se réfugiaient dans la solitude, et les Anachorètes qui, après avoirpassé trente ans ( t ) ibid., cap. 7. (2) Ibid., cap. 8. (3) Ibid., cap. 9. (4) Ibid., cap. I O . (5) Ibid., cap. 1 1 .