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DE SAINT ISI00R1Î 1)K SÉV1M.K. 295 En 601, il monta sur le siège de Séville, que saint Léan- der avait laissé vacant. Il fut en Espagne le restaurateur de la discipline, et le modèle du clergé. Un pontife d'un si rare mérite devait exercer une grande influence sur ses collègues, et Isidore devint, en effet, l'ame des conciles. Les décisions que l'on y prit furent son ouvrage, et, à Tolède, en 623, les évêques, en témoignage de la haute estime qu'ils avaient pour ses vertus et sa doctrine, lui déférèrent la présidence, bien qu'il ne fût pas revêtu de la dignité de primat, et que ce litre appartînt à l'évêque de Tolède. Au concile de Séville (Hispalis), en 619, il eut la gloire, autant par sa douceur que par son éloquence, de ramener a l'unité un évêque syrien, de la secte des Acéphales (1). Les in- firmités de la vieillesse ne purent abattre le zèle ni la ferveur du noble pontife. Un de ses clercs, Rédemplus, nous a laissé un touchant récit des derniers moments d'Isidore. Comme il sentait approcher sa fin, il ne cessa, pendant les six derniers mois de sa vie, d'avoir chez lui, du matin au soir, des moi- nes, des écoliers et des pauvres à qui il donnait d'abondan- tes aumônes. Comme le corps s'affaiblissait et que la fièvre allait croissant, il ne pouvait prendre aucune nourriture. Cependant, il lui revint un peu de force, el ce fui pour mou- rir; le flambeau, avant de s'éteindre, jeta une dernière et brillante lueur. Isidore fit assembler les clercs et son peuple, manda ensuite deux évêques, Jean et Eparlius, avec lesquels il était lié d'une sainte amitié, et ce fut au milieu de cet im posant cortège de moines, de religieuses, de clercs, qu'il fut porté de sa cellule à l'église de Saint-Vincenl. La foule ne pouvait contenir son deuil ; il aurait fallu avoir un cœur de fer pour ne pas éclater en sanglots, dit le pieux historien. Quand il fut dans le chœur, en face de l'autel, Isidore se fi [t) Bruulio, lue cil.