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296        ÉTUDE SUIi LA VIE ET SCI! LES KCISITS

revêtir du cilice et couvrir de cendres; puis, étendant les
mains vers le ciel, en priant le souverain maître qui allait
prendre son ame et juger sa vie entière, il implora le par-
don de ses fautes, reçut le corps et le sang de Jésus-Chrisl,
adressa de tendres adieux à ses prêtres et à son peuple, or-
donna de distribuer aux pauvres ce qui lui restait de son ar-
gent, demanda à tous ses frères en Jésus-Christ le baiser de
paix, et fut ramené dans sa cellule, où il mourut quatre jours
après, le 4 avril 636. Son corps fut inhumé dans la cathé-
drale de Séville, entre celui de saint Léander et celui de
sainte Florentine.
   Les ouvrages d'Isidore décèlent une grande érudition; son
style est clair et aisé, mais dépourvu d'élégance et de poli-
tesse, comme aussi de jugement et de goût, ce qu'il faut at-
tribuer principalement au siècle où l'auteur vivait. Le grand
livre des Etymologies peut être considéré comme Tépitaphe
de la langue latine; il la scelle au tombeau et donne son orai-
son funèbre. Isidore est plus véritablement le dernier romain
que tant d'autres à qui l'on a donné ce nom; il règne dans ses
œuvres morales un ton de piété qui émouvrait quelquefois,
s'il n'était étouffé sous les mots. Nous allons donner la no-
 menclature des écrits d'Isidore, et nous les diviserons en
 cinq classes. La première comprendra les arts et les sciences;
 la seconde contiendra les écrits historiques; la troisième, les
 Gommentairessur l'Ecriture; la quatrième, les Traités dogma-
 tiques; la cinquième, les Traités sur la discipline de l'Eglise;
 et la dernière, les œuvres de morale et de piété.
    L'édition que le bénédictin Jacques du Breul, en publia a
 Paris, l'an 1601, et qui fut réimprimée à Cologne, l'an 1617,
 1 vol. in-folio, présente d'abord cinq lettres, qui ne sont pas
 sans intérêt. Il y en a deux de Braulion, évêque de Suragosse
 (Cœsaraugusta), et trois de saint Isidore. Braulion ayant ap-
 pris que ce pontife avait achevé son ouvrage des Etymologies,