page suivante »
20i ÉTL'DIi SI II t . \ VIE ET SUR LES ÉCRITS quel motif, et si jeune encore, il y était venu seul. L'enfant s'étant retourné vers elle avec modestie : « 0 femme, dit-il, je vous prie de me dire par qui et pour quelle raison cette pierre et ce bois sont ainsi creusés! » « Cette pierre, lui répondit la femme, cette pierre a été usée par la chute de gouttes fréquentes, et le bois a été percé en rigoles par le continuel frottement des cordes qui puisent l'eau. » L'enfant alors, tout rempli de l'esprit divin, et se repliant en lui-même : « Si une dure pierre se creuse à la fréquente chute d'une eau molle, si le bois se coupe au passage des cor- des, à combien plus forte raison, moi, qui suis homme, pour- rai-je, avec la grâce de Dieu, apprendre chaque jour peu à peu et arriver à une abondante science! » Quand même il faudrait être en garde contre uh historien qui écrivait ces lignes plusieurs siècles après la mort d'Isidore, toujours est-il que ce grand évoque parvint à uûe érudition encyclopédique, et bien étonnante pour ce temps-là . Il avait une merveilleuse facilité d'élocution, une parole abondante et agréable, qui ravissait d'admiration tous les auditeurs. On eût aimé à lui entendre dire plusieurs fois la même chose, et le plaisir eût été nouveau encore, si l'on en croit IldePonse de Tolède (1). U est assez probable qu'Isidore embrassa la vie cléricale, pendant que saint Léander, son frère, était évoque de Sé~ ville, et que ce fut dans son clergé qu'il commença à exercer le ministère apostolique. Ce fut avec ce frère bien aimé qu'il s'efforça dé ramènera l'orthodoxie les Wisigolhs, et qu'il par- vint à miner l'arianisme. Son zèle ne diminua point après la mort de Léander, et s'exerça heureurement sous le règne de plusieurs princes qui lui prêtaient leur appui. (i) DcScrip. ('te?., rap. IX, dans la tlibliolhica cides. de Fabriciiis.