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DE TORQUAXO TASSO. 269 quato Tasso ci gisent les ossements. — De crainte, voya- geur, que tu ne Vignorasses, les Frères de cette Eglise ont posé cette pierre en 1601. — Il mourut en 1595. Le cardinal Bonifazio Bevilacqua de Ferrare fit placer plus tard contre la muraille une inscription plus longue et moins simple, afin, y est-il dit, que les ossements d'un homme dont le nom vole de bouche en bouche, puissent être recherchés et honorés en un lieu convenable. Pendant que, sous l'œil d'un Frère, je parcourais ces lignes funèbres, les graves et lentes psalmodies des Religieux m'arrivaient à travers la grille de la tribune, comme d'autres psalmodies éteintes depuis deux siècles et demi arrivèrent à l'oreille du poète dont je cher- chais le dernier souvenir mortel. J'avais déjà vu, dans la pe- tite bibliothèque du couvent, le masque (la maschera) du poète, et avais été surpris, comme tant d'autres, du peu de ressemblance qu'il y a d'ordinaire entre les bustes qu'on nous donne pour des bustes de Tasse, et l'expression générale de ce visage maigre, allongé, un peu vulgaire. Cherchez de même un portrait de Fénelon, mais un portrait d'après n a - ture, et vous serez étonné aussi devoir ce qu'on a fait ensuite de cette petite tête, de cette physionomie un peu inculte, quoique respirant une douce candeur, et enûn de ce petit cou décharné et nu. On m'avait montré encore dans un ca- dre une lettre autographe de Tasse, lettre un peu plus li- sible que les lignes que j'avais vues de lui jusque-là , et qui commence par ces mots : « L'amitié n'a rien de mieux à donner qu'elle-même. » A côté de ces deux reliques, il s'en trouve quelques autres; un essuie-main finement tissu d'écorce d'arbres; un grand morceau de bois lourd, ayant la forme ovale, aplati par dessous et dont le poète se ser- vait peut-être pour tenir le papier, en écrivant; puis une petite tasse de terre pour le sable. Jérôme de Lalande avait vu l'écritoire de Torqualo, mais, un demi-siècle plus tard,